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29 juin 2007

LA IVe REPUBLIQUE

I La France de 1945 : un pays en ruines

1) Une situation économique catastrophique :

-Affaiblissement après 4 ans d’occupation et de guerre : 600 000 morts plus de 2 millions de pertes démographiques.

-Destructions énormes : agriculture, industrie, immeubles, transports et communications.

-Pertes financières immenses : + 1500 milliards de frs

-Manque d’énergie et de matières premières, ports et navires détruits, pas d’argent, monnaie sans valeur, pas d’échanges possibles avec l’extérieur!

-Forte inflation et marché noir.

2) Un grand vide politique :

A la libération plus de pouvoir politique légal après l’effondrement du gouvernement de vichy qui annule tous ses actes. La IIIe République avait été supprimée en 40!

En 1945 un Gouvernement Provisoire de la République Française (G.R.P.F.) dirige le pays, il est présidé par de Gaulle reconnu par la majorité de l’opinion publique mais sans élection, de Gaulle promet de « rendre la parole au peuple »

21 Octobre 1945 : un référendum instaure la IVe République, le même jour élection d’une Assemblée constituante (chargée de faire la Constitution).

Ce sont les premières élections depuis 1936! 75% des voix et des sièges pour les grands partis de la Résistance : P.C.F. (communistes), S.F.I.O. (socialistes), M.R.P. (démocrates chrétiens). Majorité absolue pour la GAUCHE à la constituante.

Conflit rapide entre de Gaulle et les partis à propos des institutions de la future République : de Gaulle veut un pouvoir exécutif fort, les partis veulent renforcer le pouvoir législatif (celui de l’Assemblée).

20 Janvier 1946 : de Gaulle n’obtenant pas ce qu’il veut, démissionne, convaincu qu’on le rappellera bientôt, il se trompe car les trois forces s’entendent sans lui pour se partager le pouvoir, c’est le TRIPARTISME.

II Échec de la tentative de reconstruction politique :

La République, organisée par et pour les Partis, va s’enliser dans de graves problèmes, rendus insolubles par l’absence chronique de majorité à l’Assemblée Nationale.

Un régime d’Assemblée dominé par les partis politiques :

Les conditions de son élaboration expliquent les traits fondamentaux de la Constitution.

Après la démission de de Gaulle, socialistes et communistes rédigent une Constitution qui donne tous les pouvoirs à une assemblée unique, les autres partis refusent et elle est rejetée en mai 1946 par référendum.

En Juin nouvelles élections, recul de la gauche et progrès du M.R.P.

« La menace » du Parti Communiste qui chassé du gouvernement, organise des grèves et des manifestations violentes pour empêcher le « camp impérialiste » d’attaquer l’U.R.S.S. !

1947 et 1948 : la France semble au bord de la guerre civile, le P.C.F. se marginalise, tandis que se crée la C.G.T.-F.O. ou Force Ouvrière avec les syndicalistes non communistes qui quittent la C.G.T. trop liée au P.C.F.

La menace gaulliste du R.P.F. (Rassemblement du Peuple Français, fondé par de Gaulle en avril 1947). De Gaulle craint une attaque de l’U.R.S.S. sur la France et, pour lui, le P.C.F. mine le pays de l’intérieur, et le régime est trop faible pour résister à ce danger. Il invite tous les Français à le rejoindre pour imposer une nouvelle constitution avec un pouvoir exécutif fort. Succès électoral rapide du R.P.F. aux municipales de 47 ; de Gaulle demande la dissolution de l’Assemblée !

Les partis qui défendent la IVe République s’unissent alors dans la « Troisième force » qui comprend les Socialistes, les M.R.P., les Radicaux, les modérés du C.N.I. (Centre National des Indépendants).

On fait taire les divergences pour sauver le régime.

-Accord sur la politique coloniale et étrangère marquée par la lutte contre le communisme (guerre froide)

-Alliance avec les Etats-Unis.

-1949 : entrée dans l’Alliance Atlantique (O.T.A.N.)

-Accord sur les bases de la construction européenne (1950 : C.E.C.A.)

-Accord sur le projet de la C.E.D. (Europe de la défense)

-Entente pour empêcher toute indépendance dans les colonies, assimilée à une attaque soviétique.

Mais : désaccord total en politique économique et sociale (pour ou contre les augmentations de dépenses sociales donc des impôts).

1948 et 1949 : QUEILLE, président du conseil, évite de poser les problèmes avec une attitude trop tranchée, il gagne du temps, mais la IVe République devient impopulaire.

Le Centre Droit au pouvoir : la querelle de la C.E.D. et la guerre d’INDOCHINE.

1951 élections : nouvelle majorité de centre droit avec ANTOINE PINAY, les socialistes passent dans l’opposition.

Politique de stabilisation des prix et d’équilibre budgétaire, rétablissement de la confiance.

Ex : amnistie fiscale pour les fraudeurs ayant placé de l’argent à l’étranger.

Ex : emprunt PINAY indexé sur l’or et exonération des droits de succession.

Mais aussi lutte contre les communistes, politique de rigueur sociale (4 millions de fonctionnaires en grève, été 1953).

Politique de fermeté en TUNISIE, au MAROC, en INDOCHINE.

La querelle de la C.E.D. paralyse les institutions :

-la C.E.D. était considérée comme un grand progrès dans la construction d’une Europe supranationale!

-Hostilité du P.C.F. et des gaullistes, division des Centristes, des Radicaux, des Socialistes! D’où INSTABILITE puis PARALYSIE

7 mai 1954 : défaite française de DIEN-BIEN-PHU en INDOCHINE, effondrement du gouvernement LANIEL en Juin, la IVe République semble au bord du gouffre!

III La République en crise (1954-1958)

1) Impuissance et discrédit du pouvoir :

Échec du front républicain et crise du régime :

Le discrédit du personnel politique vient de l’immobilisme dû à la grande instabilité ministérielle, conséquence des coalitions hétérogènes qui dirigent depuis sa naissance la IVe République.

1954-1955 : un espoir de courte durée avec le gouvernement de Pierre Mendés-France.

Sa chute provoque une grande déception dans l’opinion (voir le « mendesisme »)

Janvier 1956 : le FRONT REPUBLICAIN (ce sont les partis favorables à Pierre Mendés-France) est victorieux, on espère un redressement du régime mais déception quand Pierre Mendés-France (dit PMF) est écarté de la présidence du Conseil au profit de Guy Mollet (S.F.I.O.).

La Guerre d’Algérie aggrave tous les problèmes (comme toutes les guerres !)

Voir cours « la guerre d’Algérie »

L’affaiblissement de la République favorise ses adversaires traditionnels d’extrême droite avec le POUJADISME : depuis la fin de la pénurie les petites entreprises connaissent une crise d’adaptation profonde à la concurrence. Pierre POUJADE, un papetier, se rend célèbre en s’opposant aux contrôles fiscaux, il est suivi par les commerçants, les artisans et l’extrême droite (son lieutenant est jean marie lepen !). On retrouve tous les thèmes classiques du populisme d’extrême droite : les « petits » contre les « gros »! L’antiparlementarisme (« tous pourris »!), l’anti-impôt (mais on réclame toujours plus de subventions !), le nationalisme (défense de l’empire colonial par tous les moyens), et l’antisémitisme (odieuses attaques contre Pierre Mendés-France parce qu’il est juif!). Le poujadisme séduit aussi une partie de la droite et même des gens de gauche !

Le MENDESISME prouve la crise du régime :

Pierre Mendés-France, après la chute de son gouvernement prend la direction du Parti Radical et invite ses partisans à le rejoindre. Au-delà de ses partisans viennent des gens attirés par sa forte personnalité, son volontarisme politique, sa rigueur, ils souhaitent une personnalisation du pouvoir et une forme de démocratie directe.

Des groupes très divers se retrouvent autour de Pierre MF, ils ne se reconnaissent pas dans le système politique de la IVe République :

-Étudiants, jeunes socialistes, francs-maçons, clubs politiques républicains, chrétiens de gauche, lecteurs des hebdomadaires de la gauche moderne (de l’époque) comme l’Express, Témoignage chrétien, France Observateur (futur « Nouvel Observateur »).

La guerre d’Algérie renforce tous les adversaires de la IVe République :

Jacques Soustelle (gaulliste) rassemble les partisans de l’Algérie française, venus de tous les partis dans l’Union pour le salut et le renouveau de l’Algérie française.

L’extrême droite trouve une nouvelle audience en Algérie. Elle rêve d’installer un gouvernement autoritaire à Paris qui laisserait faire les militaires en Algérie et musellerait les intellectuels opposés à la guerre.

En métropole les groupes fascisants sont faibles (jeune nation) mais en Algérie leurs idées ont du succès au près des Européens (les « pieds noirs ») et dans l’armée (officiers et engagés) où se préparent des complots pour renverser la République.

Les gaullistes attendent leur heure. Depuis 1953, de Gaulle a mis en sommeil le R.P.F. et s’est retiré de la vie politique (on appelle cette période « la traversée du désert »).

La crise du régime confirme ses analyses et on le cite de plus en plus comme un recours possible. Ses partisans surveillent l’extrême droite et les complots pour, le moment venu, les canaliser afin de faire revenir de Gaulle au pouvoir ; celui-ci, attend en faisant semblant de tout ignorer de ces préparatifs, tout en étant, en réalité, toujours tenu au courant de ce qui se trame!

13 Mai 1958 : l’émeute d’Alger provoque la fin de la IVe République (voir cours sur la guerre d’Algérie).

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