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25 août 2007

LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1947 A 1962

    La seconde Guerre Mondiale est totale par son ampleur. La planète entière est touchée et sur le plan humain le choc est effroyable. Ceci entraîne un profond bouleversement géopolitique.

Deux grand libérateurs, États-Unis et URSS, prétendent détenir les solutions d’un avenir meilleur et comptent bien installer des idéologies antagonistes.

Cet antagonisme se transforme en 1947, en opposition ouverte : c’est le début de la "GUERRE FROIDE".

    Cependant, cet affrontement idéologique peut-il suffire à résumer les Relations Internationales de 1947 à la "CRISE DE CUBA"? Dès lors, quelles sont les conséquences et les limites de cette rivalité sur cette période?

    Comment les États-Unis et l’URSS s’imposent-ils dans ce combat idéologique? L’affrontement armé, même par pays interposés, ne présente-il pas un danger majeur pour le reste du monde mais aussi pour eux-même?

    Toutefois, s’il y a risque de "fissures" à l’intérieur de chaque camp et de catastrophe mondiale, n’est-ce pas, là, le moyen d’établir une "coexistence pacifique" que rend possible la mort de Staline?

Enfin et encore, pourquoi et comment éviter un conflit majeur frontal?

    En 1946, les États - Unis sont les grands vainqueurs de la seconde Guerre Mondiale, sur le plan militaire, économique et géographique. Ils sont, en effet, victorieux en Europe de l’Ouest et en Asie.

Si l’URSS sort aussi victorieuse, les pertes en revanche sont sévères et lourdes tant sur le plan humain, qu’économique.

Cependant, comme les États-Unis, l’URSS n’entendent pas jouer les seconds rôles. L’Armée Rouge occupe une grande partie de l’Europe. De plus, grâce à la "stratégie du salami", les pays occupés tombent rapidement, lors des élections, aux mains des communistes.

Ces pays deviennent des "Pays Satellites" de l’URSS.

Conscient que le communisme trouve un écho favorable sur le terrain du désespoir et qu’un "Rideau de Fer" s’abat sur l’Europe, les États-Unis (première puissance militaire et économique mondiale) réagissent.

En 1947, le président américain TRUMAN propose d’aider les pays qui refusent le communisme.

Il s’agit d’une aide militaire : "DOCTRINE TRUMAN" (ou encore "containment" , "endiguement") ; elle se caractérise par un budget militaire en hausse, une politique de réarmement, arrêt de la démobilisation de armées américaines en Europe.

Elle est doublée pour l’Europe d’une aide économique : le "PLAN MARSHALL".

Il s’agit donc d’un complément de la doctrine Truman mais se veut plus pacifiste et réaliste en favorisant la coopération économique (13 milliards de dollars de l’époque à toute l’Europe).

L’URSS n’accepte pas cette aide et intime l’ordre aux pays dits "satellites" de la refuser.

D’une seule voix, les communistes (France et Italie) dénoncent l’hégémonie américaine et soutiennent le "RAPPORT JDANOV".

Ce rapport divise le monde en deux camps :

Le « premier », anti-impérialiste, démocratique et anticapitaliste soutenu par l’URSS.

Le « deuxième », impérialiste soutenu par les États-Unis.

Ceci donne naissance au "KOMINFORM" (un bureau international d’information et de coordination des communistes) qui organise la riposte au "Plan Marshall" en durcissant les Partis Communistes étrangers.

Chacun étend sa domination hors de ses frontières, les deux anciens alliés s’accusent mutuellement d’expansionnisme.

Cette année 1947 marque le début de la « Guerre froide ». Le sort de l’Allemagne n’est toujours pas fixé et symbolise cette rupture.

En 1947, à l’initiative des États-Unis, 80 pays signent à Genève, dans le cadre de l’O.N.U, un accord favorisant le libre échange et une baisse des droits de douanes : accords G.A.T.T.

En 1948, les pays européens qui acceptent le "Plan Marshall" créent l’O.E.C.E. (Organisation Européenne de Coopération Économique).

Sur le plan militaire, les occidentaux s’organisent autour d’une alliance défensive contre l’URSS : l’Alliance Atlantique.

En 1949, cette alliance donne naissance à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord "O.T.A.N.".

Le modèle soviétique, aux ordres de STALINE, impose dans les "pays satellites" la mise en place des "DÉMOCRATIES POPULAIRES" (théories marxistes poussées à l’extrême).

En 1948, les pays occupés par l’Armée Rouge signent le Conseil d’Assistance Économique Mutuelle dont l’URSS, l’Albanie, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Mongolie, Roumanie, Tchécoslovaquie.

La Yougoslavie qui n’est pas occupée par l’Armée Rouge refuse , semant plus qu’une déception dans le camp communiste.

Ce même camp communiste gagne la Tchécoslovaquie grâce à la "stratégie du salami" et les milices ouvrières : c’est le "COUP DE PRAGUE".

Grâce à la guérilla dirigée par MAO, la Chine nationaliste devient communiste. Ceci fait craindre une extension en Asie et en Europe de la contagion communiste.

Cette bataille idéologique pousse les deux grands à l’affrontement aux travers de deux crises :

En Europe, la "CRISE DE BERLIN". Les occidentaux décident pour l’Allemagne, la création d’une monnaie, le "DEUTSCHE MARK".

Staline décide le "BLOCUS DE BERLIN OUEST" mais ne parvient pas à « l’asphyxier » car les américains organisent un pont aérien géant. En 1949, Staline lève le blocus.

Ceci entraîne la création de la République Fédérale d’Allemagne à l’ouest (R.F.A.) et la République Démocratique Allemande à l‘est (R.D.A.).

En Asie, la Corée, au nord communiste et au sud pro-occidentale est le théâtre d’un affrontement. Le nord envahit le sud. Les occidentaux sous l’égide de l’O.N.U. condamnent fermement cette agression puis interviennent. La Chine communiste entre dans ce conflit qui se stabilise au 38è parallèle. Ceci débouche sur une guerre.

En 1953, le bilan est de 2 millions de morts. La Corée reste divisée comme l’Allemagne.

Les deux grands ont-ils les moyens de s’affronter aux quatre coins du monde?

Cette "Guerre Froide" participe à l’affaiblissement des deux grands. De plus, des velléités d’indépendance naissent dans de nombreux pays. Elles interfèrent dans l’affrontement "BIPOLAIRE" Est-Ouest.

Les Relations Internationales sont totalement modifiées.

   

    Dès lors, ne vaut-il pas mieux souhaiter un réchauffement des relations États-Unis, URSS?

En 1953, STALINE décède mais le régime ne change que peu. C’est un émoi considérable dans le "monde communiste". KHROUCHTCHEV lui succède. Une ouverture est-elle possible?

L’URSS soutient la guérilla communiste en Indochine en fournissant des armes. Les États-Unis, réticents au début, se décident de soutenir financièrement la France mais la défaite de DIEN BIEN PHU donne la victoire aux Viet-Minh et un espoir à d’autres peuples.

En 1954,, la France reconnaît à Genève, l’indépendance du VIÊT-NAM (partition), du LAOS et CAMBODGE, ex Indochine.

En 1955, en réponse à l’adhésion de l’Allemagne à l’O.T.A.N. et la création de nombreux systèmes d’alliance comme l’ANZUS, l’OTASE, l’URSS donne naissance à une alliance militaire regroupant tous les États communistes (sauf la Yougoslavie) ; il s’agit du "PACTE DE VARSOVIE".

Malgré ces tensions « frontales » ou indirectes, au travers des guerres régionales, un traité ratifie la fin de l’occupation de l’Autriche en échange de sa neutralité (1959).

N’est-ce pas là, un début de "coexistence pacifique"?

Les deux grands se livrent une compétition sur le terrain politique, économique et militaire. Il s’agit de gagner les pays du Tiers-Monde en condamnant le colonialisme, la conquête spatiale et fait inquiétant la course aux armements avec la bombe nucléaire : c’est "L’ÉQUILIBRE DE LA TERREUR".

Aussi, en 1956, KHROUCHTCHEV lors du XXè congrès du P.C.U.S. annonce et valide la "COEXISTENCE PACIFIQUE" basée sur un respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, non agression, non ingérence dans les affaires intérieures, égalité et avantage réciproque, coexistence pacifique et coopération économique.

Dans le même temps, KHROUCHTCHEV poursuit la déstalinisation et dissout le Kominform.

Aux États-Unis, le président EISENHOWER, farouche anticommuniste et favorable au "ROOL-BACK" accepte cette idée de "coexistence pacifique", c’est le "DÉGEL".

Le dirigent égyptien NASSER souhaite nationaliser le canal de Suez. Dans l’esprit de la coexistence pacifique, les États-Unis et l’URSS obligent le retrait militaire de la France, Grande Bretagne et Israël. Ceci participe un peu plus au déclin des français et britanniques de même qu’une fissure dans le bloc de l’ouest.

Dans le bloc de l’est, une fissure apparaît en HONGRIE. Les chars de l’Armée Rouge écrasent dans le sang le soulèvement populaire et l’insurrection de Budapest contre les Soviétiques.

Le bloc de l’ouest, comme pour valider la coexistence pacifique, n’intervient pas.

    Ces graves crises menacent la paix mais l’on évite l’escalade. Chacun exerce sa puissance à l’intérieur de son propre bloc. Toutefois, la compétition à la suprématie idéologique ne cesse pas.

Ainsi en 1957, les soviétiques envoient le premier satellite (SPOUTNIK). Afin de "rattraper et dépasser les États-Unis", ils se lancent en 1959 dans un vaste plan de développement économique en soutenant la consommation, le logement, l’agriculture avec la mise en valeur des "terres vierges". La condition de vie de la population est prise en compte.

Côté américain, l’économie de guerre participe à l’enrichissement du pays.

En 1959, KHROUCHTCHEV conscient qu’URSS et États-Unis partagent "une seule planète" se rend aux États-Unis et prononce devant l’O.N.U. un discours en faveur du démantèlement des forces armées, de l’armement nucléaire ainsi que la création d’un organisme de contrôle.

N’est-ce pas là, la "détente"?

Pourtant, en 1961, à CUBA, FIDEL CASTRO menace les intérêts américains et provoque un débarquement dans la "BAIE DES COCHONS". Ce sont des exilés cubains appuyés par la marine américaine. Mal préparés, c’est un fiasco total pour le président KENNEDY et son gouvernement, plongeant les États-Unis dans une crise politique.

En Europe, devant l’émigration massive des allemands de l’est à l’ouest, la R.D.A. élève une ligne barbelée. Cinq jours plus tard, à Berlin, un "MUR" jalonné de 256 postes de garde, matérialise la coupure hermétique entre les deux blocs.

En 1962, à CUBA, FIDEL CASTRO se tourne vers l’URSS et accepte son aide militaire. Les Soviétiques installent des fusées nucléaires à portée des États-Unis. Le monde est au bord d’une guerre nucléaire. Un contact secret entre KENNEDY et KHROUCHTCHEV évite l’escalade. L’URSS retire ses fusées. En échange les États-Unis s'engagent de lever le blocus et de ne pas tenter de renverser CASTRO. C'est un demi succès pour les américains et l’orgueil de Khrouchtchev est sauf.

Cet évènement est lourd de conséquences et prouve si besoin était qu’à tout moment une crise peut dégénérer en guerre nucléaire.

Les deux grands installent entre Washington et Moscou le "TÉLÉPHONE ROUGE". Il n’est plus question de réponse militaire massive à chaque tension mais de riposte graduée : c’est bel et bien la "DÉTENTE".

    Avec la fin de la seconde Guerre Mondiale c’est la fin du nazisme et le déclin de l’Europe. Les deux grands vainqueurs de l’idéologie nazie recherchent la suprématie au point de mettre avec leur puissance la planète en péril. Malgré les tensions, les crises, le camp communiste émet, après la mort de Staline, des propositions d’entente que des farouches anticommunistes acceptent. La peur d’une guerre totale nucléaire joue un rôle important. Mais cet affrontement, ce face à face, entraîne des pays tiers et affaiblit les deux grands.

Dès lors, cette année 1962 ne marque-t-elle pas un tournant de la "guerre froide" : fin ou prolongation? Le bouleversement géopolitique et la peur majeure du nucléaire peuvent-ils mettre fin à cet affrontement bipolaire et à de nouveaux conflits armés?

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