Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
OPEcafé
Archives
16 avril 2007

Activité spirituelle et pratique

Le travail manifeste une activité spirituelle et pratique permettant à l’Homme de transformer la nature en recourant à son intelligence préfabrication.

Il va pouvoir se fabriquer des armes, des outils, se donner à lui-même tout ce à quoi il aspire et que la nature ne peut pas lui fournir. En ce sens, le travail ne lui sert pas seulement à survivre mais également à bien vivre. En passant des besoins aux désirs, il transcende son être biologique et élargit son emprise sur une nature d’abord étrangère.

De là, le travail est donc bien l’expression d’un être capable de se projeter dans la nature pour y réaliser son image. Et en cela, le travail humain n’a rien à voir avec le "travail animal", puisque au sens strict, les animaux ne travaillent pas mais ont un comportement mécanique, instinctif.

N’est-ce pas d’ailleurs ce que montre MARX au début du "CAPITAL" lorsqu’il écrit : "une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules, l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue le plus mauvais architecte de l’abeille la plus ingénieuse, c’est que l’architecte a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la nature. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste dans l’imagination et la pensée du travailleur".

MARX http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx

Autrement dit, si l’Homme travaille ce n’est pas parce qu’il a des besoins "les animaux en ont aussi", ni même parce qu’il a des désirs, mais parce qu’il pense.

On comprend alors que le travail n’a pas seulement pour effet un changement de forme dans les matières naturelles mais qu’il permet à l’Homme lui-même de développer ses potentialités. En même temps qu’il agit sur la nature extérieure, il la modifie; l’Homme modifie sa propre nature et les facultés qui y sommeillent. Il va développer des facultés proprement humaines et c’est la raison pour laquelle le travail implique un processus d’humanisation.

C’est pourquoi, l’homme est le seul être vivant capable de maîtriser ses besoins, de contrôler ses penchants, c’est à dire de différer l’instant de leur satisfaction afin de pouvoir transformer la matière pour qu’elle réponde à ses désirs.

L’Homme ne se contente pas de manger pour bien vivre; il transforme la nourriture, la « cuit » (v. C.Levi Strauss http://opecafe.canalblog.com/archives/2007/03/23/4060494.html), la prépare avant de l’ingérer. L’Homme apprend de ce fait à être libre au sens où il apprend à résister à ses impulsions et devient capable de se déterminer en fonction d’une fin qu’il s’est lui-même fixé à l’avance.

En travaillant la nature, en la transformant, l’Homme se transforme donc bien lui-même; il transcende la nature et sa nature en une seule opération qui humaniserait la nature pour en faire un monde et s’humaniserait pour y habiter.

L’environnement de l’Homme, une fois transformé, devient l’expression de sa conscience. C’est pourquoi HEGEL (et MARX dans son prolongement) soutient l’idée dans son livre « phénoménologie de l’esprit », que c’est en transformant la nature que l’homme accède à une conscience objective de lui-même.

En effet, si, en contemplant dans le miroir, l’Homme est renvoyé à son corps, en contemplant le monde, c’est à dire la nature transformée ou tout simplement le fruit de son travail, il est face à son intelligence, à son esprit, à son habileté.

Par ailleurs, toujours dans le même livre, HEGEL montre que l’Homme accède à la conscience objective à travers la mort, une lutte à mort.

En effet, chacune des consciences veut être reconnue par l’autre, pour elle, est prête à sacrifier sa vie, c’est à dire son être biologique, or comme le montre HEGEL dans cette lutte à mort, l’une des consciences peut céder par peur.

(c'est la pause!!! et y a d'la baston... qui aura le dessus...?

Avec ou sans peur, une forme de lutte... devant public.

http://www.dailymotion.com/relevance/search/melmoth/video/xltqd_marvin-hagler-vs-sugar-ray-leonard

http://www.dailymotion.com/relevance/search/melmoth/video/xlwf8_marvin-hagler-vs-sugar-ray-leonard

Reprenons!!!)

De ce fait, elle vient d’aligner sa liberté et donc devient conscience servile (esclave), elle est donc forcée par le maître à travailler. Apparemment ou en apparence le maître a gagné.

Toutefois, l’esclave contraint de travailler transforme la nature. En la transformant, il projette son image.

Par conséquent, tout en étant au départ esclave du maître et de la nature, il s’en libère. Par conséquent peu à peu, l’esclave accède à une conscience de lui-même.

Par ailleurs, l’esclave qui n’est pas satisfait de sa condition va s’efforcer de la changer, devenant ainsi le moteur du processus historique. On voit donc que pour HEGEL, c’est bien à travers son travail au départ forcé, que l’Homme accède à la conscience objective de lui-même.

KANT n’avait-il pas déjà remarqué que ce qui distinguait, l’Homme de l’animal venait du fait que l’Homme doit tout produire par lui-même : ce qui lui est nécessaire et ce qui constitue un moyen pour accéder au bonheur.

Or, c’est en produisant tout par lui-même, que l’Homme parvient à l’estime de soi, nous dit KANT.

N’est-ce pas alors ce besoin de reconnaissance, cette estime de soi, ce rapport à autrui qui va conférer au travail une dimension sociale en favorisant les échanges?

Publicité
Commentaires
OPEcafé
Publicité
OPEcafé
Publicité