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3 avril 2007

En quoi la conscience est-elle constitutive de l'humanité?

En quoi la conscience différencie-t-elle l'homme de l'animal?

Tandis que l'animal vit dans un rapport d'immédiateté à la nature et à lui-même (c'est à dire de façon instinctive dans l'instant présent), l'Homme est le seul être vivant à avoir un rapport médiatisé à la nature et à lui-même, c'est à dire à pouvoir prendre du recul par rapport à la nature et à soi.

Et en effet, n'est-ce pas précisément cette faculté qu'il a à prendre du recul par rapport à la totalité de ce qui est, à avoir un rapport distancié au monde et à lui-même, qui fait de l'Homme : un sujet conscient.

Tandis que l'animal est dans la nature, l'Homme, en tant qu'être conscient est face à la nature. Et c'est bien ce rapport distancié à ce qu'il est qui va permettre à l'homme de s'efforcer de comprendre la nature et par la suite de la transformer.

Ne retrouve t-on pas d'ailleurs dans l'étymologie même du mot conscience, cette idée de distanciation : conscience vient du latin CUM SCIENTIA = accompagné de savoir.

Être conscient ne serait-ce pas alors comme l'affirmait DESCARTES douter, juger, vouloir, désirer, imaginer, sentir tout en sachant que.

DESCARTES : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes

C'est pourquoi, il est indéniable que la conscience, non seulement, différencie l'Homme de l'animal mais est constitutive de l'humanité.

On comprend alors pourquoi saisir l'origine de l'humanité revient toujours à saisir l'origine de la conscience en tant qu'elle a permis à l'Homme de s'arracher à la nature, de transcender son animalité, de se réaliser en tant que sujet pensant.

C'est donc bien parce qu'il possède une conscience que l'Homme ne peut jamais être réduit à un comportement strictement instinctif, mécanique, compatible à celui de l'animal.

Même lorsqu'il est sous l'emprise de ses émotions, de ses désirs, de ses passions voire de ses pulsions il est malgré tout conscient de ses comportements pulsionnels.

N'est-ce pas précisément alors, parce que l'homme est un sujet conscient que la quasi-totalité de son  comportement manifestera la conscience qu'il a de la réalité et la conscience qu'il a de lui-même.

Comme le montrera KANT dans son livre "Anthropologie au point de vue pragmatique", si l'enfant à l'origine a un rapport strictement sensible au réel, il va peu à peu passer de la sensation à la conscience de lui-même c'est à dire qu'il aura le "JE" dans sa représentation.

Il est désormais capable de penser le monde, de se penser, a donc rompu avec son animalité et devient par la même une personne (PERSONNA Latin : le masque au théâtre).

Or c'est précisément à partir de la conscience qu'il a de lui-même qu'il va pouvoir se constituer en tant que sujet unique c'est à dire radicalement différent de tous les autres sujets. C'est ce qui fait l'unicité de chaque personne.

(Paroles de "star"... http://www.dailymotion.com/relevance/search/melmoth/video/xi45q_sharon-stone-jt-20h-20-03-2006)

On comprend alors pourquoi la conscience d'exister c'est à dire la conscience de soi est cette faculté fondamentale qui sépare l'Homme de la totalité du réel et lui permet de le penser.

Dans un livre intitulé "ESTHETIQUE", HEGEL  http://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel défend la thèse selon laquelle la conscience confère à l'Homme une double existence.

Il existe, en effet, d'abord en tant qu'être biologique c'est à dire dans un rapport d'immédiateté à la nature. Et en cela, il est comparable aux autres animaux.

Mais dans la mesure où il est esprit c'est à dire conscience de soi, l'homme transcende son être biologique et devient sujet pensant. Comme le montre HEGEL, l'Homme accède d'abord à la conscience en faisant retour sur lui-même puis en transformant la nature qui l'entoure en y projetant la conscience qu'il a de lui-même. La nature ainsi transformée devient un monde proprement humain puisqu'elle porte désormais le sceau de l'intériorité de l'Homme.

Or, en contemplant le monde, c'est bien à de la pensée humaine qu'on est confronté comme si la conscience était à l'origine de tout processus proprement humain.

Dire que la conscience différencie l'homme de l'animal revient donc à montrer que le comportement humain est le résultat d'une activité intentionnelle qui fait de l'homme un être à part au sein de la nature.

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