Colonie Colonisation Décolonisation ?

La colonisation :

A l’inverse des Grecs, dans des petits territoires (cités, petites unités, quelques villes sur les côtes : des comptoirs), le Romain veut la terre (le légionnaire romain à la retraite sera vétéran et en récompense obtient « une terre » souvent dans des pays extérieurs).

La colonie :

Vient du latin colonia ferme, métairie.

Un colon (colonus : cultivateur, fermier) pour les latins c’est un paysan (idée de terre) ; « casa colonica » en italien = ferme.

Chez les Grecs (navigateurs) c’est plutôt l’idée de comptoirs (commerce maritime).

Les Grecs ne sont pas intéressés par la conquête de la terre mais cherchent des lieux abris (criques) pour commercer grâce au cabotage.

Pour les Romains, la « conquête » se fait dans la violence (histoire de Rome : Romulus et Remus). Prises des terres, prises des femmes dans l’idée de peuplement.

LA COLONISATION EUROPEENNE DU XIXe SIECLE

Le phénomène de colonisation est très ancien, on le trouve dès l’antiquité (v. Grèce et Rome antique).

Ce n’est pas un phénomène uniquement européen, alors pourquoi retenir l’Europe?

(le temps, l’époque)

Pourquoi la colonisation est-elle identifiée à celle entreprise par les pays européens, en particulier, au XIXe siècle jusqu’à la décolonisation (1945-1975)?

C’est d’abord, historiquement la plus récente mais c’est aussi la plus importante du point de vue spatial puisque on va la constater sur tous les continents, en particulier l’Asie et l’Afrique.

(le lieu)

La révolution industrielle qui fait passer les économies humaines basées sur l’agriculture aux économies basées sur l’industrie.

Elle est due à la révolution industrielle qui est née en Europe fin du XVIIIe siècle en Angleterre, XIXe siècle en Europe de l’ouest.

Elle est basée sur un développement de la science et technologies modernes, l’accumulation des capitaux, le développement des transports.

Cette révolution industrielle se caractérise aussi par des productions de masse.

Ces productions de masse nécessitent des débouchées mais aussi un ravitaillement constant en matières premières. Il faut conquérir aussi de nouveaux clients, de nouveaux marchés.

Tout cela aboutit entre les pays industrialisés européens à une véritable compétition entretenue par les nationalismes.

Peu à peu cette compétition se déroule sur les autres continents : ce sont les rivalités coloniales.

Cette colonisation se fait sur une base de grande confusion : on confond les intérêts économiques avec la culture et les civilisations.

On est convaincu que la réussite de cette révolution industrielle prouve une supériorité de civilisation.

Du coup, cette idée de supériorité va justifier la conquête coloniale.

Parfois même, il y a un glissement de cette justification dans le discours moral : « Nous venons les civiliser ».

Les conséquences sont multiples, durables et souvent très négatives.

Exemples :

En Afrique, anglais et français se livrent à une véritable course à la conquête.

Le modèle européen s’impose par la force partout. En Afrique, on trace des frontières artificielles sans tenir compte des peuples.

Remarque : Aujourd’hui, elles sont sources de très nombreux conflits qui ensanglantent l’Afrique.

Il y a un prestige artificiellement entretenu du colonisateur sur l’indigène.

Les élites vont se former en Europe dans les meilleurs écoles et universités.

Minoritaires, elles seront plus tard à la tête des mouvements d’indépendances, connaissant bien « le colonisateur », sa culture, ses lois, ses techniques de guerre, sa langue, son histoire.

Ils retourneront contre le pays colonisateur ses propres valeurs (c’est aussi valable pour la France que l’Angleterre).

Info :

-la COLONIE : c’est ce qu’il y a de plus poussée. Le colonisé perd tout ses droits.

-le PROTECTORAT : (ex : Tunisie, Maroc) moins violent mais pas moins acceptable.

-les pays dits « INDEPENDANTS » : ce qu’il faut retenir, c’est que dans cette course folle au colonialisme, l’Europe qui avait réussi s’est affaibli fin 1930.

Remarque :

La décolonisation avait commencé dès le XIXe siècle en Amérique Latine. L’Espagne et le Portugal perdent leur colonies américaines.

« Perdent », car des créoles, descendants d’esclaves, étudiants ou militaires et influencés par la Révolution française, retournent dans leurs pays et se mettent à rêver d’indépendance.

-le DOMINION : Ancienne colonie britannique à laquelle Londres accorde l’AUTONOMIE : le Canada (1867), l’Australie (1900), la Nouvelle Zélande (1907), Afrique du Sud (1910). Ce sont des protectorats Anglais peuplés d’européens « DOMINION ».

Le grand chef reste la courone d’Angleterre (roi ou reine).

La langue : l’anglais.

La religion : protestantisme d’où le problème du Québec francophone et catholique.

Remarque :

L’attitude des différents pays européens dans la colonisation est à la fois commune et particulière.

Points communs : conquête, acquisition de richesses

Particularités : la France a une place un peu à part à 2 niveaux

1) Les français quittent très peu la France pour d’autres pays même quand ils sont très pauvres (XIXe siècle jusqu’à nos jours).

Une seule exception : l’Algérie (colonie de peuplement = 1 français pour 8 algériens)

En Algérie parmi ces colons, nombreux sont les italiens ou espagnols naturalisés français.

2) Les français ont un discours sur la décolonisation qui est beaucoup plus idéologique, à la fois utopiste et généreux mais aussi contradictoire car les principes républicains de liberté et d’égalité ne sont pas respectés.

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Pour info : "Les trois couleurs de l'empire"

Titre inspiré de cette affiche...

http://www.dailymotion.com/relevance/search/les+trois+couleurs/video/xc0ia_les-trois-couleurs-de-lempire

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Pour les autres pays c’est une vue beaucoup plus économique et stratégique. L’Angleterre cherche des ports ; les italiens mettent en avant le surpeuplement de la métropole ; pour les allemands ce sont les intérêts économiques et l’affirmation d’une jeune nation qui veut également participer à la domination européenne.

La décolonisation a toujours 2 formes :

-Pacifique : on négocie (majorité des cas)

-violente : On se bat ( très peu mais violentes voire très violentes : Indochine, Algérie).

En 1945, l’Europe n’existe plus, l’Europe est détruite. Les pays qui possèdent des colonies en Afrique ou en Asie n’envisagent pas de s’en défaire pour plusieurs raisons.

D’abord, c’est une source de richesse bon marché.

Ensuite, pour la France et la grande Bretagne vis à vis des deux grands vainqueurs (E.U et URSS) , c’est encore un signe de puissance avec une certaine arrogance.

Troisième cause, c’est l’aveuglement.

Les pays colonisateurs européens, surtout la France et l’Angleterre, continuent de raisonner comme avant 1939. Or, ils n’ont plus le pouvoir de décision.

Enfin, dernier point, les peuples colonisés ne perçoivent plus l’empire comme avant la guerre.

Cette guerre montre un visage très contestable de la civilisation européenne.

Les « élites » colonisées ont maintenant de très nombreux ARGUMENTS pour demander l’INDÉPENDANCE :

Morale : le modèle européen a profondément déçu. On n’a jamais été aussi loin dans la sauvagerie et la barbarie.

Politique : Les pays colonisés comme dans la Iè Guerre Mondiale ont participé aux combats de la IIè G.M et à la victoire finale (surtout pour la France et le Royaume uni).

La colonisation dure depuis très longtemps et elle est devenue insupportable. L’affaiblissement de l’Europe fait espérer une solution :

Négocier ou combattre.

Pour les Anglais, c’est plutôt la négociation. Ils veulent préserver les intérêts économiques et garder un partenariat, une sorte d’association de pays autour de l’Angleterre : "COMMONWEALTH". Ce sont des pays anglophones.