LA FRANCE DE 1919 A 1939

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1919-1939 : 20 ans de problèmes politiques, économiques et sociaux aggravés par la crise de 1929 et la montée du fascisme.

La France victorieuse sort très affaiblie de la 1^ère Guerre Mondiale :

-Pertes humaines considérables :

1,4 millions de morts

2,8 millions de blessés

-Avenir démographique compromis (manque de jeunesse).

-Pertes matérielles : destruction du Nord, du Nord-est et de l’Est du pays.

-Endettement du pays, baisse du franc = crise financière.

La reconstruction est chère et longue (jusqu’en 1926).

La vie politique très agitée traduit les difficultés du pays.

EVOLUTION POLITIQUE DE 1919 A 1939

A)1919-1924 : Le bloc national (droite) domine.

Les causes de ce succès :

• Peur du bolchevisme (Révolution Russe).

• Volonté de faire payer l’Allemagne.

• Force des anciens combattants d’où le surnom : la chambre (des députés) Bleu Horizon, couleur des uniformes français de 14-18

• Clemenceau, pourtant très populaire, est écarté de la présidence, car trop autoritaire. Il se retire définitivement de la politique.

• Échec en économie du bloc national : vie chère, déficit du commerce extérieur.

• D’où agitation sociale : grèves nombreuses et violentes, répression du gouvernement mais qui finit par accorder la journée de 8h.

Important : Décembre 1920 au congrès de Tour, les SOCIALISTES français se divisent en deux partis rivaux pour longtemps.

Le P.C.F. Parti Communiste Français : majoritaire, révolutionnaire, favorable à Moscou.

La S.F.I.O. Socialistes Français de l’Internationale Ouvrière : minoritaires, modérés, réformistes ne voulant pas obéir à Moscou.

Cette division se répercute dans le syndicalisme, les communistes forment la C.G.T.U. (1922), ce qui affaiblit le mouvement ouvrier.

Le journal socialiste L’HUMANITE devient communiste.

B)1924-1926 : LE CARTEL DES GAUCHES

1924 : Succès électoral des socialistes et des radicaux.

Édouard Herriot (président du parti radical, maire de Lyon) devient président du conseil (1^er ministre).

Sa politique :

• mesures anticléricales

• reconnaissance de l’URSS

• taxation des capitalistes pour redresser les finances.

Résultat : Les riches s’effraient et provoquent l’effondrement du franc à la bourse (spéculation), la faillite menace, Herriot est obligé de démissionner, il s’est heurté au « MUR DE L’ARGENT » et aux « 200 FAMILLES » les plus riches de France, très conservatrices de droite et d’extrême droite.

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Pour info :

Les "200 familles" : sujet étudié dans un livre polémique "LE CHOIX DE LA DEFAITE" Annie LACROIX-RIZ.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Annie_Lacroix-Riz

http://www.historiographie.info/menu.html

Exposé de Annie LACROIX-RIZ via dailymotion :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/riz+lacroix/video/xztbh_le-choix-de-la-defaite_events

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C)1926 : Retour de la droite avec Poincaré

L’union nationale avec Poincaré stabilise le franc, équilibre le budget, redresse les finances, début de reprise économique.

1928 : Succès électoral de l’union nationale (droite).

1929 : Crise économique américaine.

1931 : la crise économique atteint la France et aggrave tous les problèmes.

Le gouvernement d’union nationale impuissant, éclate, Poincaré se retire, Tardieu et Laval lui succèdent sans majorité, l’instabilité gouvernementale est très grande (ex : un gouvernement ne durera qu’un seul jour) ceci bloque toute solution d’où un fort mécontentement et une montée de l’ANTIPARLEMENTARISME entretenue par l’extrême droite.

6 Février 1934 : l’extrême droite attaque l’Assemblée Nationale à cause de l’affaire STAVISKY (financier curieusement mort à la suite d’un scandale politico-financier), 15 morts après les affrontements avec la police.

L’extrême droite française se compose de plusieurs tendances :

• l’ACTION FRANCAISE, royaliste et donc anti-républicaine.

• les fascistes français de Doriot (les ligues).

• les CROIX DE FEU : anciens combattants de 14-18 proches du fascisme.

Le succès des dictatures fascistes en Italie et en Allemagne favorise l’extrême droite française qui les rejoindra pendant la guerre, ce sera la COLLABORATION.

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Pour info :

vidéo : "Le fascisme italien"

http://opecafe.canalblog.com/archives/2007/07/18/5650564.html

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D) CONTRE LE FASCISME, LE FRONT POPULAIRE.

12 Février 1934 : grève générale organisée par toute la gauche. Il faut stopper le fascisme pour sauver la République.

http://www.dailymotion.com/video/x1k1kd_greve-generale

1935 : programme commun de la gauche française (radicaux, socialistes, communistes), c’est le FRONT POPULAIRE.

Deux priorités :

Défendre la République contre le fascisme.

Rétablir le progrès social.

Mai-juin 1936 : victoire électorale du FRONT POPULAIRE (gauche), LEON BLUM (socialiste) chef du gouvernement.

• Aussitôt, c’est un vaste mouvement de grèves spontanées et d’occupations d’usines.

• La bourgeoisie, la paysannerie prennent peur. La droite et l’extrême droite se déchaînent contre la gauche.

• Léon Blum et son gouvernement encouragent les négociations entre les patrons et les syndicats pour mettre fin aux grèves.

7 et 8 Juin 1936 les accords de Matignon accordent :

• Des augmentations de salaire.

• La semaine de 40 heures.

• Les premiers congés payés : 15 jours par an.

La scolarité est obligatoire jusqu’à 14 ans

Ils interdisent les groupes fascistes.

En échange de ces avancées sociales importantes, les grèves s’arrêtent ce qui prouve que la situation n’était pas révolutionnaire comme le disaient la droite et l’extrême droite.

Le gouvernement Blum s’inspire du New Deal et renforce le rôle de l’état en économie. Pour cela il nationalise les usines d’armements, les chemins de fer (création de la S.N.C.F.) plus quelques banques.

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Pour info :

vidéo : "Les fronts populaires"

http://opecafe.canalblog.com/archives/2007/07/18/5654702.html

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L’ÉCHEC DU FRONT POPULAIRE

CONTRE LE FRONT POPULAIRE : la droite et l’extrême droite

A) La droite conservatrice, bourgeoise, capitaliste et catholique.

-Elle n’apprécie pas les mesures sociales favorables aux travailleurs.

-elle critique la politique économique, et refuse d’investir ce qui affaiblit la monnaie et favorise la spéculation.

B) L’extrême droite, antisémite et anticommuniste se déchaîne.

-elle se lance dans une campagne d’attaques très violentes et mensongères (journal « Gringoire ») qui aboutissent au suicide du ministre de l’intérieur socialiste : ROGER SALENGRO.

CONTRE LE FRONT POPULAIRE : les patrons, les milieux d’affaires.

Ils favorisent l’affaiblissement du franc, la spéculation et le déficit commercial s’aggravent.

Le franc doit être dévalué deux fois en un an pour rien!

La relance économique échoue, Léon Blum est obligé de marquer une pause sociale.

Le Sénat lui refuse les pleins pouvoirs financiers, Léon Blum démissionne le 22 juin 1937.

Le radical CHAUTEMPS lui succède, il nationalise les chemins de fer (S.N.C.F.)

Léon Blum revient très peu de temps au pouvoir du 13 mars au 10 avril 1938.

La GUERRE D’ESPAGNE a mis au grand jour les contradictions du front populaire.

Pour info : http://opecafe.canalblog.com/archives/2007/07/09/5559339.html

-Les communistes souhaitent un soutien à la république espagnole attaquée par Franco et le fascisme (Italie, Allemagne)

-Les radicaux, modérés, sont contre (peur du communisme).

-Léon Blum (S.F.I.O.) hésite et choisit la NON-INTERVENTION ce qui va précipiter la chute de la république espagnole et l’éclatement de la 2^ème guerre mondiale.

BILAN

Bien que sa durée au pouvoir ait été très courte le FRONT POPULAIRE reste un moment très important de l’histoire de la France moderne.

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LA FRANCE EN 1939

1)Une nation en apparence puissante :

La France paraît forte grâce à :

-Son empire colonial.

-Ses industries : automobile, aviation, chemin de fer.

-Son prestige culturel : Paris « ville lumière » : écrivains, artistes, mode.

Mais elle a beaucoup de points faibles :

-Production économique de 1939 inférieure à celle de 1929.

-Industries vieilles;

-Manque de dynamisme, mentalité de rentier frileux;

-Conservatisme renforcé par la baisse de la natalité après 14-18 (moins de jeunesse)

2)une nation désunie :

• Instabilité ministérielle d’où paralysie gouvernementale, morcellement de la vie politique (trop de partis).

• Inégalités sociales très fortes

• Montée de l’intolérance : antisémitisme (haine des personnes juives), xénophobie (haine des étrangers), racisme (haine des personnes de couleur). Cela est favorisé par la droite et surtout l’extrême droite renforcée par la situation internationale (succès des dictatures fascistes fondées sur ces sentiments transmis en idéologie)

• Multiplication des agressions et des attentats d’extrême droite (ex : groupe terroriste "la cagoule").

• Haine entretenue par des insultes à la République ("la gueuse"), au peuple ("la canaille") ou aux travailleurs ("les salopards") par la presse d’extrême droite et reprises par ses partisans.

Une idée révélatrice de cette haine qui aura des effets dévastateurs dans la défaite de 1940 et la collaboration avec les nazis : "Mieux vaut Hitler que BLUM".

• Les radicaux changent de camp et passent à droite.

• DALADIER, chef du gouvernement, remet en cause de nombreux acquis sociaux du Front Populaire (semaine de 48h au lieu de 40h). La grève générale du 30 novembre 1938 est réprimée avec violence!

3)Une nation inquiète :

• 1936 : Hitler remilitarise la Rhénanie.

• 1938 : Il annexe l’Autriche, c’est l’ANSCHLUSS

L’Angleterre et la France critiquent mais laissent faire!

La France se fortifie à l’est en construisant la LIGNE MAGINOT (qui sera contournée) mais elle néglige l’armement moderne (blindés et avions).

Septembre 1938 : conférence de MUNICH où la France et l’Angleterre pour « sauver la paix » cèdent devant Hitler en lui abandonnant la Tchécoslovaquie, pourtant Daladier est acclamé à son retour par les français!

Septembre 1939 : c’est la guerre avec l’Allemagne nazie!

Juin 1940 : c’est la défaite humiliante et désastreuse, suivie de l’OCCUPATION!