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19 avril 2007

Le travail aliéné

Le travail aliéné sépare l’Homme de lui-même et le conduit à se mépriser.

MARX, au fond dénonce la logique capitaliste qui ne repose que sur l’intérêt de la rentabilité. Ce qui jusque là donnait de la valeur au travail, venait moins du produit fabriqué que du cheminement conduisant l’homme à la production de l’objet : du travail totalement aliéné peut produire des choses magnifiques sans que cela ne donne au travail lui-même la moindre valeur.

L’activité qui est ici imposé à l’ouvrier ne lui permet en aucun cas de se réaliser.

Comme privé de son savoir-faire qui le rendait indispensable et dont il pouvait être fier, l’artisan devenu ouvrier se contente désormais de gestes répétitifs mécaniques, le séparant absolument de son activité.

Le travailleur est, en effet, dépossédé de son travail (il ne s’y reconnaît plus), de l’objet de son travail (il n’en a fabriqué qu’une toute petite partie qui, de toute façon,ne lui appartient pas) et est donc dépossédé de lui-même. Son travail est déshumanisant.

Le travailleur est dépossédé de son travail et du fruit de son travail. Il devient donc extérieur à ce travail et par conséquent à lui-même; méprisant le premier il en arrive naturellement à se mépriser lui-même : "Le travail est désormais extérieur à l’ouvrier, il ne s’y affirme pas mais s’y nie. Il n’y déploie pas une libre énergie physique et intellectuelle mais mortifie son corps et ruine son esprit. Il n’est lui-même qu’en dehors du travail et ne travaille pas au désir mais uniquement par contrainte pour satisfaire ses besoins extérieurs au travail. La preuve, c’est que dès que la contrainte disparaît, le travail est fuit comme la peste. Le travail n’est donc plus le travail de l’ouvrier mais d’un autre et donc l’ouvrier dans son travail ne s’appartient plus lui-même". MARX : ébauche d’une critique de l’économie politique.

Le travail devient alors la forme majeure d’exploitation de l’homme par l’homme. Le travailleur n’a plus aucune valeur, seul compte la force de travail considérée comme une marchandise dont le prix varie en fonction de l’offre et de la demande; le travailleur se trouve réduit aux principes de la rationalité économique.

Au moment où MARX écrit, les ouvriers peuvent travailler jusqu’à 16H/J , 7J/7 sans congé pour un salaire permettant juste de subvenir à ses besoins (ces salaires sont si bas que beaucoup de jeunes enfants intéressant pour la productivité sont contraints de travailler pour subvenir aux besoins de la famille) et l’espérance de vie d’un ouvrier dans l’industrie textile à Manchester est de 24 ans.

Ce que critique MARX, c’est que l’on utilise l’homme comme un moyen technique, comme un outil et non comme une fin en soi, comme dirait KANT, c’est à dire comme une valeur en soi.

Cette critique sera encore plus perturbante avec l’apparition du travail à la chaîne (voir taylorisme) qui aligne le rythme du travail sur celui de la machine; le travailleur y est plus que jamais dépossédé de sa dignité, de sa liberté, de ses facultés, de son humanité.

"Les temps modernes" Charlie CHAPLIN

http://www.dailymotion.com/etere/video/3077986

http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Temps_modernes

NIETZSCHE critiquera aussi cette apologie du travail en y voyant un moyen de maîtriser les Hommes et de les détourner de ce qui pourrait leur permettre de développer leur richesse propre, à savoir leur esprit, leur imagination, leurs sens (5), bref tout ce qui fait leur individualité.

NIETZSCHE http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche

Pour lui, l’État, l’organisation de la société semblent exiger de l’Homme qu’il se plie à son joug (à sa contrainte) se soumettre en soumettant ses désirs. Dépensant l’essentiel de son énergie dans le travail, l’homme ne peut plus se consacrer à des activités lui permettant d’affirmer sa propre identité. Il est mis au service d’une activité qu’il ne décide pas et s’y trouve donc dépossédé de son individualité, de son espace propre, de son temps, de ses désirs.

En cela, le travail constitue pour NIETZSCHE une police des corps et des esprits.

Conclusion sur l’ambivalence du travail.

S’il est vrai que le travail constitue bien la spécificité de l’Homme, c’est parce que tout travail présuppose "conscience et intentionnalité".

N’est-ce pas par le travail que l’Homme a pu transformer la nature en un monde, se réaliser en tant que sujet, parvenir à l’estime de soi.

Cependant, il n’en reste pas moins, comme on l’a vu qu’un travail se réduisant à la dimension strictement économique et n’ayant plus d’autres valeurs que celle d’une simple marchandise va nécessairement à l’encontre de ces principes.

Le travail partialisé, mécanisé ne généralise-t-il pas un processus de déshumanisation?

En fait, le caractère valorisant ou dévalorisant du travail ne vient pas du fait que l’on travaille mais de la valeur que la société accorde au travail, de la place qu’on lui reconnaît et surtout des conditions qui sont faîtes aux hommes dès lors qu’ils exploitent.

Notre réflexion nous amène donc à prendre les considérations du fait que ce n’est pas le travail en lui-même qui est aliénant mais ce au service de quoi le travail est consacré.

En guise de conclusion... 

"Mineurs: la fin?"

http://www.dailymotion.com/search/documentaire/video/x115a7_mineurs-la-fin

Un reportage... qui invite à étudier le passé de l'humanité pour mieux comprendre le présent et n'est-ce pas là, le rôle de l'HISTOIRE que cette étude du passé...

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